"Lorsque le festival de graphisme de Chaumont a demandé département de communication visuelle de la Kunsthochschule Berlin-Weissensee, ex-école d'art d'Allemagne socialiste de l'est d'envoyer un diplomé, c'est tombé sur Léo Favier. Puis les professeurs se sont dit, pourquoi que un ? Alors que des grenouilles, ils en ont plein sous la main à Berlin. Donc ils ont sollicité Edith Carron. Mais Chaumont c'est loin. Un container, c'est froid. Et Edith et Léo se sentaient seul… Alors ils ont appelé leurs amis. Et ils se sont retrouvé à huit, avec Tiziana Jill Beck, Doris Freigofas, Alexandra Kiesel, Roland Piltz, Aisha Ronniger et Marius Wenker.

Ensemble, ils ont décidé de faire un journal. Un truc que l'on puisse donner, distribuer, qui puisse rentrer chez les gens et qui fasse plaisir. Ils ont choisi un thème : pass auf.

Pass auf, c'est ça qu'ils ont appris tout au long des nombreuses années d'études à Weissensee, quand il n'y avait pas encore le bidule bachelor/master. En allemand, pass auf veut dire :
1. Fais attention à ce qui se passe autour de toi ;
2. Occupe toi de ce qui se passe autour de toi.
Par exemple Batman pass auf Gotham city, le babysitter pass auf les gosses et quand tu traverses la rue, pass auf les 4x4!

Ces huit-là, leurs diplômes ne sont pas encore secs, ils sont au tout début. Ils se démènent pour être payé correctement, se faire un nom, et vivre de ce qu'ils ont appris. C'est surement pour ça qu'à surgit le leitmotiv
de ce journal: die Werbung — la publicité. Publicité
tout autour, autopromotion, propagande qui abrutit
et lobbyisme partout... comme si il n'y avait pas d'alternative.

Dans leur canard petit format, il n'y pas d'histoire, pas de structure, pas de grille, pas d'identité visuelle.
Ils ont préféré le laisser sauvage et le remplir à ras-bord.

Bonne lecture et pass auf Chaumont!"